Réforme du système ferroviaire : Service public SNCF un enjeu de société !
26 nov. 2013Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT cheminots : "Cette réforme ne répond pas aux exigences de service public. La CGT souhaite une réforme du système ferroviaire car la situation actuelle n’est pas acceptable.
Nous portons depuis des mois un projet garant de l’intérêt général et permettant d’améliorer la qualité et la sécurité de la production ferroviaire au service des populations tout en étant compatible avec les règlements et textes législatifs en vigueur"
Marqué du sceau de l’austérité, il ne permet pas les investissements nécessaires pour assurer l’égalité de traitement, la qualité de service, mettre fin aux dysfonctionnements actuels. Il ne permet pas davantage de rénover et développer un réseau qui souffre sur de trop nombreuses lignes et dans de trop nombreux territoires de vétusté et d’insuffisances à cause du sous-investissement.
Ce seraient donc les impôts locaux qui financeraient des missions qui éttaitn initialement de la responsabilité de l'État. De plus, jamais les TER, qui sont des transports régionaux, ne remplaceront réellement les trains Corail, car ils ne sont pas prévus pour le transport de bagages volumineux, ni pour absorber un tel nombre de voyageurs.
Ce projet de loi et les choix gouvernementaux répondent et devancent les injonctions de Bruxelles visant l’éclatement du système ferroviaire et la généralisation de l’ouverture à la concurrence. C’est pourtant cette même politique qui a déjà conduit en Europe à l’abandon de nombreuses liaisons, au déclin du fret ferroviaire et au total à un service plus coûteux eu égard aux résultats.
Une toute autre réforme est nécessaire. Elle est indispensable pour précisément corriger les erreurs du passé et pour emprunter une voie opposée à celle qui est suivie actuellement.
Le système ferroviaire doit être construit au service de l’intérêt général et répondre aux besoins de la nation, des territoires et des populations.
La CGT affirme à nouveau son attachement indéfectible à l’unicité d’une entreprise ferroviaire de service public intégrée.
La reconquête du fret ferroviaire marchandises est un impératif économique, social et environnemental. Elle doit donc être un objectif du projet de loi au même titre que le développement du trafic voyageurs. Les deux types de trafic sont intimement liés.
Seul un statut social de haut niveau peut permettre de répondre à ces contraintes et d’assurer la sécurité. C’est donc l’inverse du dumping social provoqué par l’ouverture à la concurrence que permet le projet.
L’aménagement du territoire, la cohésion sociale, le développement économique, le financement des politiques publiques sont, pour la CGT, les raisons d’être du Service Public … à commencer par le service public ferroviaire !
La question de la réforme ferroviaire concerne donc l’ensemble des salariés et plus généralement les populations, les équilibres territoriaux. Les enjeux économiques, sociaux et environnementaux sont considérables.