Sarkozy milite pour une nouvelle purge de 13 milliards sur la santé: il faudra éviter d'être malade !
07 avr. 2012A dix-sept jours seulement du premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a présenté le 5 avril, son programme en 32 propositions.
« Il y a un rendez-vous : moins de 3 % en 2013, l’équilibre en 2016 », a-t-il promis. On est prévenu ! Il veut nous le faire payer, c'est à dire nous les salariés, de manière à protéger les profits des plus riches.
L’assurance maladie devra économiser 13 milliards d’euros par an pour limiter la progression annuelle des dépenses à 2,5 % jusqu’en 2016. Il nous refait le coup de mélanger les deux budgets de l'Etat, celui de l'Etat et celui de la Sécurité sociale.
Or c'est le budget de l'Etat qui est dans le rouge, pas celui de la Sécu ! Mais par ce tour de passe-passe il entend protéger les niches fiscales qui plombent le budget de l'Etat.
Cela se traduirait évidemment par de nouvelles fermetures d'hopitaux, de services et de lits, et par des suppressions massives d’emplois d’infirmières et de personnels soignants, ainsi que par le développement la soutraitance coté nettoyage et entretien (bonjour les maladies nosocomiales !).
Le candidat président stigmatise les malades qui refusent les génériques délivrés par leur pharmacien; ils ne bénéficieraient plus du tiers payant ! Cela ne conduiait qu'à une faible économie de 500 millions d’euros en regard des 13 milliards annoncés, mais on aura compris que cette mesure politicienne est essentiellement "pédagogique".
Il prétend vouloir récupérer 1 milliard d’euros en luttant contre la pseudo fraude sociale, notamment via la mise en place de la carte Vitale biométrique, qui coûtera une somme folle pour sa mise en oeuvre, ce qui permettra à ses amis de faire fabuleux profits à peu de frais en la produisant.
Pour faire passer la pilule il prétend vouloir obliger l’industrie pharmaceutique à faire une partie de l’effort, en imposant des baisses de prix (3 milliards d’euros), mais surtout de volumes (1,5 milliard). On sait ce qu’il en est lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux privilèges patronaux. Mais il y a aussi sans doute à craindre beaucoup de nouvelles délocalisations et de nouvelles casses de l’industrie française.
Aujourd’hui la Sécurité Sociale souffre d’un déficit de recettes. la CGT avance cinq propositions dont la mise en œuvre peut se faire immédiatement :
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1. Une « double modulation » des cotisations sociales « patronales » suivant deux ratios. Le premier considère la masse salariale rapportée à la valeur ajoutée (lorsque la masse salariale augmente, le taux de cotisation diminue) ; le second rapporte les revenus financiers à la valeur ajoutée (lorsque le revenu financier de l’entreprise augmente, elle cotise relativement plus).
- 2. La remise en cause des exonérations de cotisations patronales qui ont connu une croissance exponentielle depuis les années 90 et représentent aujourd’hui plus de 30 Mds € par an.
- 3. La création d’une contribution sociale assise sur les revenus financiers des entreprises qui pourrait également inciter ces dernières à développer leurs investissements productifs, matériels comme immatériels (dépenses de formation en particulier).
- 4. L’institution d’un fonds de garantie des entreprises, afin de rembourser les impayés de cotisations qui occasionnent chaque année une perte de recettes pour le régime général de l’ordre de 2 Mds €.
- 5. La soumission à cotisations sociales dans les conditions de droit commun des revenus issus de l’intéressement, de la participation et des plans d’épargne d’entreprise (PEE).