SNCF: les contrôleurs en lutte pour l'emploi, la sécurité, et la qualité !
06 déc. 2014La veille de la grève des contrôleurs des chemins de fer, la semaine ferroviaire a été marquée, une nouvelle fois, par de très nombreux retards de trains en Haute-Normandie, à cause de la transformation en omnibus des trains directs Paris-Rouen, allongeant de plus d'une demi-heure le trajet. En cause ? La pénurie d'entretien, tant au niveau des voies que des machines, qui provoque les pannes à répétition; le 3 décembre la cause officielle était la défaillance d'un caténaire... Mais avant c'était à cause de machines dont les révisions sont bâclées pour "faire des économies".
En réalité — tout le monde le sait — la cause première des retards est l'insuffisance de moyens en personnel. Aujourd'hui, à la SNCF, comme partout ailleurs, il y a "trop de travail à l'intérieur et trop de chômeurs à l'extérieur".
La grève nationale des contrôleurs lancée la CGT-Cheminots et Sud-Rail a été suivie, le 5 décembre, par au moins 40,95 % des contrôleurs. C'est le chiffre annoncé la police (pardon, la direction de la SNCF !)
Leur grève est aussi la nôtre; elle mérite le soutien de tous les usagers, car elle revendique des emplois pour une meilleure qualité du service, ce que détruit la politique de la direction de la SNCF, entièrement au service de son actionnaire : Bercy.
Malgré les tentatives de démobilisation, d’intimidation tant de la part de la direction que de certaines organisations syndicales, plus d’un ASCT sur deux a fait le choix d’entrer dans l’action afin d’exiger des recrutements supplémentaires, l’accompagnement de tous les trains, l’amélioration des conditions de travail, la pérennisation du métier d’ASCT, l’arrêt de la mise en œuvre de l’EAS.
Au regard du niveau de mobilisation, nous sommes en droit de nous interroger sur les conditions dans lesquelles certaines circulations sont assurées : trains remplacés par des bus, circulant sans contrôleurs ou accompagnés d’agents extérieurs aux ECT et ne bénéficiant pas de tous les prérequis, notamment en matière de sécurité.
La direction continue d’afficher de manière décomplexée son mépris des usagers, des cheminots en ne répondant pas aux attentes légitimes pour un service public de qualité, à l’aube de la mise en œuvre d’une réforme dont le financement ne reposera que sur une productivité accrue des cheminots et une dégradation du service rendu aux voyageurs et aux chargeurs.
Face au mécontentement exprimé par les cheminots, la direction doit ouvrir des négociations sur les points portés par le préavis de grève.
La balle est désormais dans son camp.
La CGT invite tous les agents des ECT à maintenir une mobilisation de haut niveau jusqu’à dimanche matin et à rester attentifs aux suites qui pourraient être données dans les prochaines semaines tant dans la filière, que plus largement dans l’entreprise SNCF