C'était à l'époque "des jours heureux" (1936); aujourd'hui, en 2013, les enfants de travailleurs sont interdits de vacances !

C'était à l'époque "des jours heureux" (1936); aujourd'hui, en 2013, les enfants de travailleurs sont interdits de vacances !

Un quart des jeunes de 5 à 19 ans, soit trois millions d’enfants, ne sont pas partis en vacances en 2011, selon une étude de l’Observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes (Ovlej) et de la Jeunesse en plein air (JPA).

Mais cette moyenne cache une hausse des inégalités entre familles : les familles des milieux les plus exploités partent de moins en moins, révèle l'observatoire des inégalités. Le taux de non-départ des familles dont le revenu est inférieur à 1 500 euros a augmenté de 41 à 50 % entre 1999 et 2011.

Si l’on observe les évolutions sur longue période, les vacances des plus jeunes avaient tendance à se démocratiser.

En 1965, la moitié des moins de 14 ans ne quittait pas leur domicile pendant leurs congés, ils n’étaient plus que 27 % en 2004, selon la dernière étude disponible réalisée par l’Insee, non directement comparable avec les données récentes. Cette évolution a été sensiblement la même pour les 15-19 ans (51 % de non partants en 1965, 29 % en 2004).

Pourquoi ne part-on pas en vacances ?

L’une des raisons principales du non départ est le manque d’argent pour 67 % des familles selon l’Ovlej. Un seul enfant sur deux vivant au sein d’une famille aux revenus modestes (moins de 1 500 euros nets mensuels) est parti en vacances en 2011, contre 94 % de ceux dont les revenus de la famille sont supérieurs à 4 000 euros (6 % qui ne partent pas). La crise a sans doute encore accru les difficultés pour les familles modestes en 2012 et 2013.

La hausse des prix de l’hébergement de loisirs (gîtes, locations, hôtels, campings, etc.) a contribué pour une grande part à l’élévation du budget vacances des familles, et a fait baisser les départs en vacances de leurs enfants.

Les durées des séjours

Pour les 5-19 ans, le nombre de journées passées hors du domicile a légèrement diminué entre 2004 et 2011, passant de 26 à 25 jours. Cette baisse est plus marquée pour les 14-16 ans qui partaient en vacances en moyenne 29 jours en 2004, contre 25 jours en 2011. Elle concerne également davantage les enfants d’employés dont la durée de séjour est passée de 28,4 jours en 2004 à 22,7 jours en 2011, et des ménages aux plus faibles revenus, de 25 à 20 jours.

Qui sont les jeunes qui ne partent pas en vacances ?

Le taux de non-départ en vacances des 5-19 ans est particulièrement élevé chez les enfants d’agriculteurs (46 %), d’employés (31 %) et d’ouvriers (34 %). En revanche presque tous les enfants de cadres supérieurs partent, leur taux de non-départ atteint 4,6 %. Pour ces derniers, partir en vacances est une norme, alors qu’une partie notoire des enfants issus des autres milieux en sont écartés.

Les vacances restent un marqueur social fort.

Ne pas partir en vacances ne concerne bien sûr pas tous les enfants, mais davantage ceux issus des classes modestes. Le revenu joue un rôle essentiel, mais aussi le fait de pouvoir disposer de congés assez longs et planifiés, ce qui n’est pas forcément le cas pour les parents en emploi précaire. En outre, quand certains profitent à la fois de vacances en famille mais aussi de séjours seuls ou entre amis, d’autres ne partent pas, ou seulement quelques jours avec leurs parents.

Comme le souligne une étude de la Cnaf « Quelles vacances pour les enfants et les adolescents aujourd’hui ? » (Caf - Dossier d’étude n° 163 - Mai 2013), c’est aussi la diversité des congés qui fait l’inégalité : « Les adolescents des familles les plus aisées bénéficient des vacances en famille et d’une diversité d’expériences qui contribuent à leur socialisation, leur apprentissage de l’autonomie et de la mobilité, les jeunes de familles à faible revenu restent de plus en plus chez eux. ».

Pour la CGT, au moment où la crise s'approfondit, où le pouvoir d'achat baisse, où le nombre de chômeurs explose, la question du droit aux vacances s'avère prégnant !

Les vacances ne peuvent pas devenir un pré carré pour les plus riches ! Elles doivent redevenir accessibles aux enfants de travailleurs !

Cela passe par une meilleure répartition des richesses, par l'augmentations des salaires et la lutte contre le chômage.

 

 

Retour à l'accueil