Banque de France : Le conseil municipal de Dieppe vote une motion d'urgence
Motion d'urgence pour le maintien à Dieppe des services de la Banque de France rematifs au surendettement

Votée à l'unanimité

Elaborés pour satisfaire les besoins jugés essentiels, les services publics doivent répondre aux exigences d’égalité, de solidarité et de progrès.

Leur accès doit être garanti à tous, et ils doivent offrir des prestations équivalentes sur tout le territoire, car ils contribuent non seulement à réduire les inégalités sociales, mais aussi les inégalités entre les territoires.

Sous couvert de modernisation, le Gouvernement de la Banque de France entend fermer sur l’ensemble de son réseau national, quarante caisses sur soixante-douze, douze antennes infra départementales sur vingt et une, réduire à l’extrême les effectifs dans cinquante de ses succursales départementales, et au total d’ici à 2020, supprimer deux mille cinq cents emplois.

Le Gouvernement de la Banque de France n’a pas tenu son engagement d’une large concertation préalable avec les personnels et avec les élus locaux.

Il en résulte qu’à Dieppe, alors que les services de la Banque de France liés au surendettement et à l’« info bancaire » avaient été maintenus en 2008 grâce à la mobilisation des salariés et au soutien de la population, le centre de traitement du surendettement est à nouveau menacé.
L’agence dieppoise compte dix salariés qui reçoivent plus de trois cents usagers chaque mois.

En 2011, mille deux cents personnes y ont déposé un dossier de surendettement, et plus de trois mille visiteurs ont sollicité les services pour interroger le fichier des incidents de crédits ou pour le droit au compte.

Contraignant dorénavant la majorité de ces usagers à se déplacer jusqu’à Rouen, la suppression du centre dieppois du surendettement pénaliserait lourdement, sur l’ensemble du territoire nord-est de la Seine-Maritime, des populations gravement fragilisées.

Pour ces personnes en grande difficulté, une plate-forme de traitement éloignée ou un site Internet  ne sauraient remplacer l’accueil physique d’une administration à l’écoute, d’une Banque de France liée à l’Etat par un contrat de service public qui se doit d’être proche des gens, efficace, modernisée certes, mais humainement.

Considérant que cette décision participerait à la destruction du maillage territorial des services publics qui structurent notre territoire,

Considérant les difficultés de déplacement qu’elle occasionnerait pour les publics les plus fragiles du nord-est du département,

Considérant l’impact économique et social pour Dieppe de la disparition des emplois salariés concernés par cette mesure,

Considérant que les syndicats CFDT, CGC, CFTC, CGT, FO SNA, Syndicam, UNSA, le Conseiller Général Représentant le Personnel, le Secrétaire du Comité Central d’Entreprise et plusieurs responsables syndicaux d’entreprises de transport de fonds s’opposent à ce projet de prétendue modernisation du réseau de la Banque de France, et en dénoncent les conséquences néfastes,
Considérant l’absence préalable de dialogue et de concertation du gouvernement de la Banque de France avec les élus dieppois,

Le Conseil Municipal :
  • - affirme son opposition à la fermeture du centre de traitement du surendettement de la Banque de France de Dieppe,
  • - manifeste son soutien aux salariés en lutte pour le maintien de toutes leurs activités dans notre ville,
  • - demande à Monsieur le Ministre des Finances et Monsieur le Gouverneur de la Banque de France de réétudier le « projet de modernisation du réseau » des Banques de France dans sa globalité, en collaboration avec les représentants des salariés et les élus locaux.
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