Cheminots: lorsque le président tronque une citation pour manipuler les grévistes !
Nous ne ferons pas l'injure au Président de croire qu'il lui manque des connaissances historiques et culturelles. Il a donc choisi délibérément de tronquer une citation — intelligemment certes — pour peser sur les cheminots grévistes ! Mais tronquer c'est mentir ! Tronquer c'est manipuler ! Car il manque un bout à cette célèbre citation de Maurice Thorez : "Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue" ! Satisfaction a-t-elle été obtenue chez les cheminots ? Non !

« Il faut savoir arrêter un mouvement », a déclare ce vendredi, le président François Hollande. Comme d'autres avant lui, le président Hollande s'est inspiré directement d'une célèbre formule de l'ancien secrétaire général du PCF, Maurice Thorez.

Mais il en manque un bout ! « Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue », avait déclaré le leader du PCF lors des grandes grèves de juin 1936, quelques jours après la signature des accords de Matignon. Dans son plagiat, le Président Hollande oublie — ou fait semblant d'oublier — la fin de cette citation.

Voici l'intégralité de la déclaration de Maurice Thorez : « Si le but est d'obtenir satisfaction pour les revendications de caractère économique, tout en élevant progressivement le mouvement des masses dans sa conscience et son organisation, alors il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue. Il faut même savoir consentir au compromis si toutes les revendications n'ont pas encore été acceptées, mais si l'on a obtenu la victoire sur les plus essentielles et les plus importantes des revendications. » (11 juin 1936)

Mais en 1936, la grève dont on fait référence n'a rien à voir avec la grève commencée par les cheminots, un soir de juin 2014; ni même avec celle de 1968. En 1936, il s'agissait d'une multitude de grèves se déclenchant parallèlement, un roulement de grèves commençant à dates différentes, de grèves qui pouvaient ne durer qu'un jour, un heure, — même ne jamais commencer, car satisfaction avait été donnée aux revendications posées — même si quelques unes durèrent trois semaines. Mais ça, le Président le sait !

Mais à l'époque de Léon Blum,... satisfaction était donnée aux grévistes !... Et les grévistes étaient soutenus par le gouvernement !... Et alors, donc, la reprise était possible !
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