La précarité des télécoms s’invite à Neuville

 

Le vendredi 14 janvier vers 17h15, patatras : plus de téléphone, plus d’Internet, plus de distributeurs de billets, plus de paiement par carte au supermarché, plus de DAB,… l’impensable retour aux années 1950, quoi !

 

Mais oui ! L’impensable ! (est arrivé) !

 

A l’origine ? Il y a eu cette panne d’EDF, arrivée vers 12h00. Une panne qui se prolonge, se prolonge, se prolonge… jusqu’à 18h15 ! Et puis le courant revient ! Ouf ! Bravo les gars d’EDF, vous avez fait le maximum !

 

Mais alors le téléphone ? Internet ? Les distributeurs de billets ? Les lecteurs de cartes des caisses enregistreuses ?

 

Certes, tout cela, ça marche à l’électricité. Et donc ça auraient dû fonctionner après 18h15 ! Non ?

 

En fait, oui !... Mais non !!!

 

Certes, les télécoms ça marche à l’électricité, et, jusqu’à présent, cela marchait (presque) tout seul, grâce à un système de batteries et de groupes électrogènes qui prennent le relais lors de pannes de courant EDF.

 

Mais pour que ça marche, encore faut-il que des batteries soient dimensionnées suffisamment, et qu’en tout état de cause, les services des télécoms installent un groupe électrogène de secours avant que tout s’arrête.

 

Mais ça c’était « autrefois », avant la privatisation !

 

Aujourd’hui il y a les actionnaires et ce nouvel impôt qui a été créé avec la privatisation : le dividende ! (Très lourd cet impôt nouveau !)

 

Pour faire plus de profits, toute entreprise « moderne » et « soucieuse des intérêts de ses actionnaires » réduit ses emplois et soustraite ses activités.

 

C’est bien ce qui s’est passé à France Telecom, qui a supprimé 60 000 emplois depuis 1997, qui, depuis quelques années, a sous-traité l’entretien des batteries et l’intervention technique sur ce type de matériel. C’est pourtant une grosse entreprise, la SPIE qui a eu le marché. Mais la SPIE, elle aussi, elle a des actionnaires…

 

Patatras, celle-ci n’ayant pas de techniciens dans le secteur de Dieppe, car elle a supprimé des emplois. Elle n’a donc envoyé personne vérifier l’état du matériel.

 

Et, donc, merci Fillon, à l’origine de la loi de privatisation de 1996, merci Sarkozy (qui, député, a voté cette loi en 1996), mais aussi merci Jospin (qui a mis en œuvre la loi de privatisation de Fillon en 1997, après avoir voté contre en 1996); Les Neuvillais sont entrés sans le savoir, comme tous les autres Français, dans la précarité des télécoms en 1996 et 1997, et en ont fait l’expérience le 14 janvier 2011, comme ceux de Cany Barville l’avaient fait deux fois en 2009.

 

« Ce qui n’est pas cher, est toujours trop cher ! » dit un vieux proverbe Normand (Cauchois) ! En l’occurrence, faire du « pas cher » c’est supprimer des emplois, sous-traiter, ne pas utiliser les bonnes qualifications ni les bonnes compétences, ne pas les payer à leur juste prix, précariser, etc. ... Au bout de la toute c’est la précarité pour tout le monde !

 

Et si l’on embauchait, à France Telecom comme ailleurs, plus ? Vous êtes sûrs que le jeu n’en mériterait pas la chandelle ?

 

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