Refusons d'être les pigeons !!!

Jadis, on apprenait à l'école de la république que la vocation suprême de la "politique" consistait à décréter avec le peuple, et contre les intérêts dominants,

  • => quelles idées étaient utile à l’humanité,
  • => quelles idées étaient futiles ou malfaisantes.
Voilà désormais que certaines des déci­sions « politiques » se prennent sous 
la pression de quelque lobby à la vulgarité bien-pensante, sans même prendre le temps d’étudier si l’avidité ne serait pas, par hasard, la source et la ressource de leur envie 
de prédation ou de négation de l’intérêt général.

Ainsi donc, il aura suffi qu’une poignée de patrons, alias « les pigeons », vienne dénoncer les projets fiscaux du gouvernement pour que celui-ci annonce une invraisemblable volte-face.

Et pas n’importe quelle volte-face.

En assurant que le gouvernement « reverrait sa copie » sur la taxation des revenus de cessions d’actifs, celui-ci a montré des signes de faiblesses (pour ne pas dire de lâcheté), tout en adressant un message de sou­mission à l’égard du patronat…

En moins de quatre jours, le gouvernement Ayrault a cédé à un groupuscule maniant à mer­veille l’art de la manipulation médiacrati­que.

Que dénoncent en effet, la main sur le cœur et le verbiage haut, ces bons mes­sieurs prétendument « entrepreneurs », jamais les der­niers à donner 
des leçons de maintien en néocapitalisme appliqué et choc de com­pétitivité ?

Ils ont dénoncé rien d’autre que la fin d’un privilège ! Et le gouvernement a rétabli dare-dare le privilège ! 
Initialement les revenus que ces messieurs tirent de leurs capitaux devaient être imposés, comme ceux du travail !

Le créateur d’une start-up, revendant rapidement son entreprise avec profit, verrait sa plus-value taxée à 43 % plus 15 % de cotisations sociales, au lieu de 30 % jusqu’à présent. Une injustice enfin réparée ? Non.

Arrière toute.

Droite et Medef jubilent. Et dire qu’il s’agissait là d’une des seules mesu­res du projet de loi de finances qui s’atta­quait aux revenus du capital. Quand les socialistes renoncent à une idée socia­liste…

Qui sont les « pigeons » devant lesquels l’équipe Ayrault a capitulé si vite ?

Un quarteron de petits patrons ultralibéraux, à l’an­goisse fiscale développée,

  • => gérants 
de fonds financiers et autres spécialistes de LBO (rachats spéculatifs, liquidateurs et dépeceurs d’entreprises, fabricants de chômeurs),
  • => maniant les cessions de gros paquets d’actions, pour se rémunérer
  • => tous bien décidés à "se faire un max de thunes" en profitant des bulles artificielles en asphyxiant les recettes de l'Etat
Cet abandon en rase campagne a tout de la défaite.

Il illustre les insuffisances d’une politique aliénée par la rigueur budgétaire et fiscale, dont les symboles les plus cari­caturaux, et les plus graves, sont le traité budgétaire européen et la règle d’or, véri­tables inepties économiques doublées d’une mise en cause de la démocratie.

Pendant combien de temps le gouvernement refusera-t-il d’aborder de front la question 
de la relance économique par la relance de la consommations et celle de l’investissement ?

Mais au fait, combien de citoyens se seraient retrouvés dans la rue pour défen­dre les privilèges de cette bande de capitalis­tes « décomplexés », fussent-ils affublés du sobriquet de « pigeons », dont le seul but dans la vie est de capitaliser, quitte à fuir à Bruxelles ou à Londres ? Pas grand monde en vérité.

Pour mémoire, rappelons au chef de l’État et au gouvernement que:
  • => le 30 septembre, 80 000 manifestants ont réclamé dans les rues de Paris, l’arrêt des politiques austéritaires en Europe.
  • => Le 9 octobre, plus de 90 000 participants issus de nombreux secteurs professionnels, privés et publics, à l’ensemble des initiatives qui se sont déroulées sur le territoire.
  • => Le 11 octobre 2012 plusieurs milliers de retraités, dont 12 000 à Paris, sont descendus dans les rues des principales villes de France, dans un cadre unitaire. Un car est parti de Dieppe pour envoyer des manifestants à Paris. 

Ce sont ces manifestants qui ont permis l'élection du président et le changement d'équipe à Matignon, pas les prétendus "Pigeons" !

Un choix politique est un choix : et le changement c'est maintenant !

Tous ensemble montons le ton: syndiquez-vous à la CGT et exprimez haut et fort votre volonté, celle des salariés et des retraités, de ne pas devenir les véritables pigeons de cette affaire !
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