Seuils sociaux : on n'est plus à une bêtise près !

Rebsamen.jpgLu sur le site de l'UGICT-CGT

Voilà que le ministre du Travail se met à exaucer des vieux rêves datant au moins de Gattaz (père) et sans doute même de ses prédécesseurs au CNPF.

François Rebsamen s'est dit prêt à « suspendre pendant trois ans » les seuils créant des obligations particulières aux entreprises, comme par exemple la création d'un comité d'entreprise à partir de 50 salariés, pour favoriser la création d'emplois.

Evidemment, la CGPME a saisi la balle au bond et proposé d'inscrire la suspension des seuils au menu de la conférence sociale des 7 et 8 juillet.

Elle explique qu'il y a « 2,4 fois plus d'entreprises de 49 que de 51 salariés », ce qui s'expliquerait par la réticence des entreprises à embaucher pour ne pas répondre aux contraintes sociales, comme si la démocratie dans l'entreprise était un obstacle à l'emploi...

C'est d'ailleurs ce qu’infirme une enquête de l’Insee publiée dans le n° 437 d’Etudes et statistiques : « les effets globaux sont de très faible ampleur » et qui montre que « les probabilités de croissance des effectifs sont tout à fait comparables de part et d’autres des trois seuils 10,20, 50 ».

D’une certaine manière, on voit le fond de la pensée sociale de François Hollande qui prétend faire du dialogue social une priorité, mais qui, deux ans plus tard, considère que les représentants du personnel, les droits des salariés, le syndicalisme sont un frein au développement de l'entreprise.

Il y a une logique dans tout cela. Après avoir dépouillé le code du travail qui jusqu'alors permettait de sécuriser les licenciements collectifs, on veut aujourd’hui priver les salariés de la possibilité d’imposer le dialogue social.

Cette logique risque par ailleurs de fâcher les amis de Nicolas Sarkozy qui sont bien à la peine ces jours-ci et qui n’ont vraiment pas besoin qu’un gouvernement de gauche vienne leur faire les poches en accédant à de vieilles revendications du CNPF recuites par le Medef.

Pour tout dire et pour faire simple cette idée est une bêtise.
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