Seuils sociaux : on n'est plus à une bêtise près !
03 juin 2014François Rebsamen s'est dit prêt à « suspendre pendant trois ans » les seuils créant des obligations particulières aux entreprises, comme par exemple la création d'un comité d'entreprise à partir de 50 salariés, pour favoriser la création d'emplois.
Elle explique qu'il y a « 2,4 fois plus d'entreprises de 49 que de 51 salariés », ce qui s'expliquerait par la réticence des entreprises à embaucher pour ne pas répondre aux contraintes sociales, comme si la démocratie dans l'entreprise était un obstacle à l'emploi...
C'est d'ailleurs ce qu’infirme une enquête de l’Insee publiée dans le n° 437 d’Etudes et statistiques : « les effets globaux sont de très faible ampleur » et qui montre que « les probabilités de croissance des effectifs sont tout à fait comparables de part et d’autres des trois seuils 10,20, 50 ».
Il y a une logique dans tout cela. Après avoir dépouillé le code du travail qui jusqu'alors permettait de sécuriser les licenciements collectifs, on veut aujourd’hui priver les salariés de la possibilité d’imposer le dialogue social.
Cette logique risque par ailleurs de fâcher les amis de Nicolas Sarkozy qui sont bien à la peine ces jours-ci et qui n’ont vraiment pas besoin qu’un gouvernement de gauche vienne leur faire les poches en accédant à de vieilles revendications du CNPF recuites par le Medef.