Toujours plus pour les "faux pigeons" de riches patrons !

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Si la France paie un très lourd tribut à la crise, avec le nombre des demandeurs d’emploi qui a depuis le printemps dernier dépassé la barre des 5 millions, toutes catégories confondues, et celui des pauvres qui s’apprête à franchir la barre des 10 millions (lire Vers les 10 millions de pauvres et les 5 millions de chômeurs), il est une catégorie de Français qui ignore la dépression et vit même dans une spectaculaire opulence : ce sont les patrons et les cadres dirigeants des plus grands groupes qui, loin d’avoir dû se serrer un peu la ceinture, ont vu leurs rémunérations de nouveau exploser en 2011. C’est ce qui transparaît du rapport annuel qu’a publié ce jeudi 11 octobre l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Pour le patronat, ce rapport arrive au plus mauvais moment. Surfant sur la campagne de communication menée par quelques « business angels », qui se sont habilement fait passer pour des « pigeons » (alors que certains d’entre eux sont en réalité des évadés fiscaux), le Medef et les autres instances patronales essaient de faire campagne pour arracher au gouvernement d’autres reculades fiscales et tentent d’accréditer l’idée que les chefs d’entreprise sont les mal-aimés de la gauche et les premières victimes de la tempête économique historique que nous traversons (lire Comment le gouvernement s’est fait plumer par les « pigeons »). De très nombreuses organisations patronales ont même eu le culot de publier un communiqué commun le 10 octobre (il est ici), se faisant passer pour les premières victimes de la politique gouvernementale et décrétant « l’état d’urgence entrepreneurial ».

Le rapport de l’AMF vient donc ruiner cette démonstration en dressant, en creux, un constat strictement opposé : malgré la crise, la gabegie et les excès continuent plus que jamais dans les sphères les plus élevées des grandes entreprises, où un seul précepte semble de mise : toujours plus !

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