ONF et COP21: quand la recherche de rentabilité remplace la mission écologique.
22 sept. 2015A la demande du gouvernement, et de son ministre de tutelle Stéphane Le Foll, prévoit de supprimer encore plus d'emploi : la fournée prévue en 2015 est 600 postes.
- L'ONF a perdu plus du tiers de ses effectifs en 25 ans.
- L'ONF ne compte plus que 9 200 agents dont plus des 2/3 sont des fonctionnaires.
Cette réduction des effectifs oblige, en fait, à abandonner les missions de service public de protection de la forêt, ce qui donnera des arguments supplémentaires à ceux qui veulent mettre la main sur le patrimoine public, et militent pour la privatisation.
Ces réductions drastiques d'éffectifs, s'accompagnent d'une augmentation de la charge de travail de chaque agent qui reste: sur qui est répartie le travail laissée par ceux qui partent. S'ajoute à cela l'accroissement de la papasserie (on ne fabrique pas du fric sans accroitre les contrôles et produire des statistiques que personne ne lit), la recherche "du chiffre", et le "management [dictatorial] par objectifs". Évidemment cela se fait au détriment de l'intervention sur le terrain.
Le personnel de l'ONF, qui a été formé dans un esprit de "conscience professionnelle" sur une démarche de "bien travail", dans lequel, la marge d'autonomie était importante, le vit effectivement de plus en plus mal.
Le 1er juin 2015, un ouvrier forestier de l’Office national des forêts, mettait fin à ses jours. Un acte qui porte à trois le nombre de suicides à l’ONF depuis le début de l’année, et à 38 depuis 2005. Sans reconnaissance professionnelle.
Comme le reconnait à sa manière le DRH de l'ONF : "Il s’agit d’agents sur le terrain, la plupart du temps en deuxième partie de carrière, un peu perdus à cause de la série des dernières réformes organisationnelles, notamment la baisse des effectifs et le management par objectifs."
Effectivement, parce que l'État recherce des liquidités monstrueuses, mais pour gaver les entreprises à coup de CICE et de Pacte de responsabilité, qu'à l'ONF — comme dans toutes les tructures de l'État — on privilégie la rentrée du fric, plutôt que de soigner la forêt. Or ce n'est pas pour être banquier ou commerçant que les agents de l'ONF ont été embauchés, c'est pour soigner la forêt !
L'ONF gère la 4e forêt européenne avec ses 10 millions d'hectares, avec désormais comme première mission de faire rentrer le plus d'argent possible dans les caisses de Bercy.