Retraite: Nouvelle baisse de 30% de la retraite complémentaire par capitalisation UMR (ex-CREF)

On sait que les retraites les retraites personnelles, par capitalisation, dépendent de la capacité d’épargne des individus, et sont soumises aux aléas des marchés financiers. De même les retraites par capitalisation professionnelles à prestations ou à cotisations définies sont exposées aux mêmes risques.

La déconfiture de l'UMR ex-CREF met une nouvelle fois en évidence le risque des retraites par capitalisation.

Le journal Le Monde annonce dans son édition du 23 octobre que les 110 000 personnes qui perçoivent une allocation de l'UMR (ex-CREF), vont voir le montant de leur rente diminuer de nouveau d'un tiers (30%), le 1er janvier 2015. Ils avaient, pourtant, déjà dû abandonner en moyenne 16 % du montant de leur rente au début des années 2000, après la déconfiture du régime CREF (complément de retraite de la fonction publique).

Lancé dans les années 60, le CREF s'adressait en priorité aux fonctionnaires à qui il proposait de constituer, grâce à leur épargne, un complément de retraite en rente viagère.

Ce régime avait la particularité de fonctionner en capitalisation (les sommes versées sont placées sur les marchés financiers et payées aux rentiers lors de la retraite) même si les cotisations des actifs servaient à rémunérer les déjà retraités. Il avait donc absolument besoin de nouveaux entrants — un peu comme un système de Ponzi — pour pouvoir servir une pensions à ses sociétaires. Comme il peinait à recruter de nouveaux cotisants, cela entraîna le déséquilibre financier du régime, et, en 2000, la dissolution de la mutuelle qui le gérait, et le gel de ce régime, fermé dès lors aux nouvelles souscriptions.

Repris en 2002 par une nouvelle mutuelle, l'UMR, l'ex-CREF, baptisé R1, disposait de vingt-cinq ans pour revenir à l'équilibre, grâce à un plan négocié avec les autorités de contrôle et les pouvoirs publics. Mais il n'y est pas parvenu, « car ce plan était basé sur des taux de rendement des actifs de 5 % par an. Un niveau de performance qu'il n'est pas possible d'obtenir aujourd'hui sans prendre de risque », explique au Monde Paul Le Bihan, nouveau directeur général de l'UMR, qui pointe aussi les contraintes actuelles de normes européennes de solvabilité des assureurs (dites Solvabilité II), « peu adaptées à la gestion d'un régime de retraite par capitalisation ».

La sanction vient donc de tomber : comme ils n'ont plus les moyens de payer l'intégralité des rentes, les dirigeants de la mutuelle et les autorités de contrôle ont validé une baisse d'un tiers des retraites servies. Aujourd'hui, la rente moyenne s'élève à 1 100 euros par an (soit 91 euros par mois en moyenne), elle ne sera plus que de 740 euros par an (soit 61 euros pas mois en moyenne): une misère, donc !

Mais ce n'est pas tout.

En 2002, l'UMR a créé le Corem (complément de retraite mutualiste) pour succéder au CREF. Le principe : les particuliers y placent leur épargne, et se voient "promettre" une rente une fois à la retraite. Mais comme les placements réalisés par le Corem sont de moins en moins rentables – en raison de la baisse des taux –, le régime ne sera pas capable de verser les rentes promises.

Rappelons que les "Libéraux", le Medef, mais aussi certains socialiste-libéraux, et même certains syndicats, militent pour la transformation de notre système de retraite par répartition, en système par capitalisation. Cet exemple montre bien combien la capitalisation c'est folie ! Mais l'appétit des "banqsters" est sans limite: soyez sûr qu'ils nous resservirons ce plat, encore et encore, et que malgré l'expérience, certains s'y feront encore prendre !

Après la déconfiture boursière de 2008, cette nouvelle déconfiture d'une retraite complémentaire par capitalisation devrait faire réfléchir!
Avec la CGT, renforçons la détermination de tous les salariés à défendre leur retraite par répartition !
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