Médecine: les délais d'attente s'allongent

Deux Français sur trois renoncent à prendre rendez-vous chez le médecin en raison des délais d'attente, a révélé l'Observatoire Jamla sur l'accès aux soins le 2 février 2015, le coût d'une consultation étant le deuxième frein.

Deux français sur trois avouent que ces délais les font renoncer aux soins. Ils étaient 59% en 2012.

 

En France, les délais d'attente ne cessent de s’allonger depuis 2011.

Depuis 2012, le temps d’attente moyen a grimpé de 16% en ville, mais pour les généralistes, c’est une hausse de 50% !

La spécialité qui affiche le plus mauvais chiffre en termes de temps d’attente serait l’ophtalmologie, avec 111 jours en augmentation de 8 jours par rapport à 2011.

Viendraient ensuite d’autres spécialités :

  • > 57 jours d’attente pour la gynécologie,
  • > 50 jours pour la dermatologie,
  • > 42 jours pour la cardiologie,
  • > 37 jours pour la rhumatologie,
  • > 36 jours pour l’ORL,
  • > 27 pour un dentiste

Les disparités géographiques sont grandes, et ces chiffres ne sont qu'une moyenne nationale.

Les régions de Haute et Basse-Normandie et la région Centre sont celles où les Français sont les plus nombreux à déclarer que le système de santé s’est dégradé.

Encore plus inquiétant, il faut patienter en moyenne durant 42 jours avant une opération chirurgicale, sauf — attention "tabou" ! — à verser des dessous de tables à certains chirurgiens.

Le numérus clausus à l'université, coupable de ces allongements de délais !

On connait l'origine de l'allongement des délais d'attente: le départ en retraite des classes d'âges nombreuses des médecins formés à la fin des années 1960 et au début des années 70, crée un trou d'air, à cause du "numérus clausus".

Qu'est-ce que le "numérus clausus" ? C'est le nombre d'étudiants autorisés à entrer en 2e année de médecine.

  • > Ce numérus clausus a été fixé par décret à 7 497 étudiants en 2e année pour l'année 2015-2016,
  • > contre 7 492 à la suite des épreuves terminales de l’année universitaire 2014-2015.
  • > On produisait 9000 médecins par an dans les années 1960 !

C'est au début des années 1970 (sous Pompidou et Giscard-d'Estaing), sous la pression des lobbies médicaux inquiets pour leurs intérêts catégoriels, que les pouvoir publics ont instauré un numérus clausus, limitant puis réduisant le nombre d'étudiants en médecine pouvant passer en 2e année.

  • > Dans les années 1980 (sous Mitterrand), le numérus clausus a été réduit drastiquement, sous prétexte de lutte contre le trou de la sécurité sociale: il s'agissait de réduire l'offre de médecins, pour dissuader les français de se soigner.
  • > Depuis le début des années 1990 le numérus clausus a été relevé, mais il est toujours inférieur au nombre  d'étudiants formés à la fin des années 1960, alors que la population française a augnmenté de 10 millions d'habitants !
Aujourd'hui on subit de plein fouet les conséquences de ces politiques malthusiennes, et il est évident que la situation va s'aggraver encore.
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