Sonner le tocsin ! le billet de Jacky Maussion
Sonner le tocsin

 

Inimaginable ont proclamé les élus de Dieppe face aux fuites organisées dans quelques journaux sur la probabilité du danger qui pèse sur le site d’Alpine et sur trois autres usines du groupe Renault en France.  

Inimaginable, certes, pour nos élus et la population dieppoise, mais très imaginable pour la direction de chez Renault, pour le gouvernement, et pour les actionnaires. 

Evidemment, nous ne sommes pas naïfs au point de ne pas penser à un ballon d’essai. Renault laisse fuiter, observe les réactions, et adapte sa position.

Dans cette hypothèse, il est important de sonner le tocsin et de lui montrer de quel bois nous sommes capables de nous chauffer.

Il peut s’agir aussi, pourquoi pas, de préparer les esprits à un chantage sur l’emploi et sur les conditions de vie et de travail des salariés concernés.

D’autant que nous entendons depuis quelques semaines une petite musique, grosse caisse serait mieux adaptée, sur la nécessité de travailler plus pour gagner moins et de réduire drastiquement les congés payés.  

En clair,  la direction de Renault et le gouvernement pourraient tenir ce langage : Où vous acceptez nos conditions où nous délocalisons et on vous fait cadeau, en guise de consolation,  d’une superbe friche industrielle.

Renault avait annoncé, bien avant la pandémie et ses conséquences réelles sur l’économie et sur la croissance, sa volonté de réaliser deux milliards d’euros.

Le groupe, résultat de la politique de Carlos Ghosn, élevé au rang de dieu vivant par la finance, est en difficulté. C’est toute la stratégie du groupe qui est à revoir.

La CGT a des propositions qui sont sur la table et qui méritent d’être discutées.  L’Etat, toujours actionnaire a hauteur de 15 %, s’apprête à accorder à l’entreprise un prêt de cinq milliards d’euros. Il serait inconvenant que tout ce pognon de dingue soit utilisé pour une restructuration de l’entreprise qui se traduirait par des suppressions d’emploi. Là encore, il y a une nouvelle raison de sonner le tocsin. 

Déjà des protestations reflet de l’émotion suscitée par cette fuite dans plusieurs journaux d’une possible fermeture du site d’Alpine se font jour, notamment sous forme de pétition sur les réseaux sociaux.

La CGT, avec son Union locale, peut apporter une contribution syndicale indispensable afin d’exiger, avec d’autres, que Renault assume ses responsabilités sociales sur notre territoire. 
 

Alpine doit vivre ! Alpine vivra !

Jacky Maussion
 

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