Sécurité sociale: l’accès aux soins de plus en plus menacé

Selon une enquête réalisée pour la fondation April santé équitable par l’institut LH2, et publiée vendredi dans Le Parisien/Aujourd’hui pour la majorité des personnes interrogées, en effet, « l’accès aux soins pour tous est de plus en plus menacé » :

  • => 63 % des sondés estiment que la santé coûte trop cher
  • => « une personne sur quatre considère même que les prix ne sont pas du tout justes ».
  • => D’autre part, 53 % des sondés pensent que les revenus sont le premier critère d’inégalité pour l’accès aux soins.
Haro sur les déremboursements de médicaments !

Ce qui met en colère beaucoup de salariés, actifs comme retraités, ce sont « les déremboursements de médicaments décidés par l’assurance maladie » |Ndlr: elles ont, en fait, été décidées par le gouvemenement précédent, non pas par l'Assurance maladie !!!]. Dans ce contexte, 60% des sondés estime que « notre système de soins ne permet pas à chacun d’avoir un accès à une même qualité de soins ». Les Français « ont l’impression que le coût de la santé leur échappe, que le système est revenu en arrière en refacturant au patient des prestations auparavant prises en charge ».

Ce n’est pas une impression : la multiplication des exonérations de cotisations patronales décidées par les gouvernements successifs depuis une trentaine d’années ont réduit les ressources de la Sécurité sociale, ce qui a conduit ces mêmes gouvernements à réduire les prestations, et obligé les mutuelles à prendre le relais. En conséquence le prix des complémentaires santé a augmenté « au point que bon nombre d’assurés ont préféré mettre un terme à leur contrat et renoncent à se soigner ».

Comprendre la différence des modes de financement des mutuelles et de la sécurité sociale

La différence entre la sécurité sociale et les mutuelles c’est qu’il n’existe pas de cotisations patronales pour financer les mutuelles. Multiplier les exonérations pour les cotisations patronales revient donc à faire porter l'essentiel du financement de la protection sociale sur les salariés, mais aussi à faire reculer les salaires et le pouvoir d'achat, et donc les capacités de consommation de 90% de la population active et de la totalité des retraités.

Le prix de la cotisation mutuelle a donc augmenté de 120 euros en moyenne depuis cinq ans, d’autant que les mutuelles ont subi un doublement de « la taxe sur les contrats solidaires et responsables », décidé fin 2011 (On donne toujours de jolis noms aux taxes, pour faire passer la pilule). Quand une mutuelle reçoit 100 euros de cotisations, elle verse aujourd’hui 13,27 euros de taxes à l’Etat, ce qui est évidemment répercuté sur les cotisations. Il s'agit donc d'une augmentation d’impôt déguisé, qu'au bout de la chaîne payent tous les salariés.

Pour la CGT il est urgent de mettre à plat le financement de la protection sociale. C'est une question fondamentale et urgente. Cela doit être un élément d'un dispositif prenant le contre-pied des plans d’austérité contre les salariés.

La CGT fait des propositions révolutionnaires

La CGT propose une réforme des cotisations patronales tenant compte de la valeur ajoutée et des revenus financiers des entreprises.

  • 1- Modifier le mode de calcul des cotisations patronales. La CGT propose un nouveau mode de calcul fondé sur une double modulation des cotisations patronales tenant compte à la fois de la part des salaires dans les richesses créées et des comportements des entreprises en matière de création d’emplois : les entreprises qui créent des emplois cotiseraient proportionnellement moins que celles qui en détruisent.
  • 2- En complément de la proposition précédente, la CGT propose la création d’une contribution sociale sur les revenus des placements financiers des entreprises, qui présenterait en outre l’avantage de taxer les bénéfices des entreprises qui délocalisent au moment de leur rapatriement.
  • Propositions complémentaires
  • 3- La CGT propose de mettre progressivement en extinction les exonérations de cotisations patronales.
  • 4- L'Etat doit assumer les conséquences des décisions prises par le gouvernement, et compenser le manque à gagner qu'elles représentent pour la sécurité sociale. La CGT demande donc la compensation intégrales des allégements non compensés par l'Etat.
  • 5- Enfin, les exonérations des cotisations dites générales (jusqu’à 1,6 SMIC) doivent être compensées à « l’Euro/l’Euro », et non financées par des taxes affectées.
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