Les jours heureux ? Vraiment ? le billet de Jacky Maussion
Les jours heureux ? Vraiment ?

 

« La réouverture des cafés, hôtels, restaurants, signe le retour des jours heureux ! Nul doute que les Français seront là pour retrouver cette part de l’esprit français, de notre culture et de notre art de vivre. En ces temps difficiles, l’Etat continuera de soutenir ce secteur. ».

Le président de la République, Emmanuel Macron, utilise volontiers cette référence emblématique des « jours heureux » qui a inscrit dans la mémoire collective le Programme National de la Résistance.  

Les jours heureux ? Vraiment ? Aucune nationalisation, ni de réquisition d’entreprise, ni d’interdiction de licenciements, pas d’indépendance de la presse, ou de la séparation du pouvoir économique du pouvoir politique, rien pour protéger l’emploi, la santé, les retraites…

Seules réponses martelées comme une obsession : il faut augmenter le temps de travail, diminuer les congés payés, réduire le pouvoir d’achat.

Pour les soignants qui ont combattu le covid 19, voici un chèque vacance pris aux autres salariés et une médaille, vieille formule initiée en 1884 pour récompenser celles et ceux qui avaient soigné les malades du choléra.

Le nouveau monde ne manque pas d’imagination lorsqu’il s’agit de pratiquer l’enfumage.

Depuis quelques jours, outre les licenciements programmés dans plusieurs entreprises, une vaste offensive est lancée contre le pouvoir d’achat sous la forme d’un chantage : « Ou vous acceptez une baisse de votre salaire ou on vous vire ». En même temps  l’invitation est lancée pour inviter les soignants à défiler le jour du 14 juillet parmi les flonflons et au sein des retraites aux flambeaux.  

Il existe d’autres formes de reconnaissance, celles qui consistent à augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail, et repenser complètement notre système de santé. Le gouvernement a préféré créer une commission « Théodule », pardon ! « Ségur » du nom de la rue du ministère de la Santé. Toujours et encore la référence à l’histoire, en 1968 « Grenelle » était le nom de la rue du ministère du Travail, lieu des négociations.

Pour mémoire « Grenelle » avait donné lieu à une augmentation du SMIC de 35 %. Ce serait un bon début ! On en est pas là, la commission « Ségur » est présidée par une ancienne secrétaire générale de la CFDT qui réfléchit à comment faire pour ne pas gêner les premiers de cordée dont le compte en banque reste bien protégé.  

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